"Je nie ton existence à chaque fois, je me crois à l’abri dans cette zone de confort qu’on pourrait appeler la post-mi-session, cette période où on peut facilement repousser ce qu’on a à faire, sortir et mener une vie palpitante. Toutes les dates de remise semblent appartenir à un lointain futur, les professeurs me mettent en garde de ne pas trop attendre, mais je fais un adolescent de moi et je décide de ne pas me laisser structurer par un adulte. Et le fruit de ma procrastination mûrit toujours trop vite, je me laisse une note mentale que je m’empresserai d’oublier par la suite »La prochaine fois prends toi à l’avance, idiot! ».
Bonjour fin de session, j’aimerais démystifier notre relation.
Tu t’es probablement rendu compte que je ne pesais pas mes mots pour parler en mal de toi ces jours-ci. Je te hais pour tout ce que tu m’imposes physiquement et mentalement. T’es mon chemin de croix. À chaque fois, tu t’acharnes sur mon hygiène de vie à un point où je donnerais un bon montant pour accélérer ma vie, même si Adam Sandler m’a mis en garde contre ce genre de choses dans Clic.
Je perds mon naturel, je priorise des comportements tel que : apprendre des listes de mots en me faisant des chansons, et ce, au détriment d’autres comportements du genre : manger et dormir. Tu m’imposes cette diète de lecture et de mnémotechnique, ce cocktail de stress et d’angoisse. Tu fais de moi Philip Barclay le zombie stressé, en opposition au gars cool et relax de la vie normale. J’en oublie même mon look, la première chose qui me tombe sous la main suffit. Je suis en mode survie, je mange quand j’ai faim, 3 repas par jour ça devient un peu contraignant. Je ne tiens plus compte du sommeil dans mes décomptes non plus, tellement facultatif.
Je m’endors dans mes livres pour mieux me réveiller, complètement vidé. Je prends ma douche, période par excellence pour faire le point sur ma vie et dispatcher mes blocs d’études/travail. On ne pense jamais qu’aller aux toilettes peut devenir le moment fort de la journée. Je me bourre le crâne à en oublier des choses importantes, comme le fil du temps, mon nom, ou l’importance d’une alimentation bien balancée. Mon attention devient volatile, je suis dans ma bulle et tout ce qui se passe en dehors cette dite bulle a très peu de potentiel de se rendre à ma conscience.
Est-ce que t’es l’oeuvre des méchants professeurs qui se consultent et complotent pour être certains qu’on dorme le moins possible? Est-ce que tu minimises mes heures de sommeil et testes ma solidité dans le cadre dun complot fasciste pour garder la crème de la crème? Si c’est le cas, je me réjouis d’être encore dans la course.
T’es qu’une salope, mais au fond, je dois dire que tu donnes toute une perspective à ces petites choses qu’on apprécierait plus ou moins autrement. Quand je me couche à 3AM (pour être frais et dispo à 6AM), je ne peux m’empêcher de penser à ce moment où je vais être dans la maison de mes parents, à écouter un film de Noël dont je connais déjà la fin (en lien avec les 40 écoutes antérieures). Je ne peux m’empêcher de chérir ce moment ou je vais sortir du dernier test, l’esprit léger, et reprendre ma vie normale (Faire la fête sauvagement). Chérir ce moment ou je me lèverai avec aucun plan en tête, aucune obligation, et que je rattraperai le retard dans mes séries télévisées en mangeant des lucky charms toute la journée. Ce moment où j’appellerai ma mère et qu’elle me répondra « Philip qui? »… « Pourquoi t’as pas appelé avant, on se faisait du souci! ».
Tu me fais regretter l’école primaire, back in the days quand on appelait les sessions « Étape ». Tu me donnes le goût du marché du travail.
Et même si on se met en groupe pour te détester, les yeux pochées, la blêmitude frappante, on sait que tu nous pousses à donner le meilleur de nous. Cette relation d’amour/haine avec les grosses épreuves et le dépassement de soi ne peut faire autrement qu’exister.
À tous mes amis étudiants, et même aux autres, on se revoit dans 2 semaines le coeur remplis de joie et de fierté.
Solidairement vôtre"
Goodbye everyone. De retour après le 23 décembre.
Shoot me now.
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Je vous laisse sur cette photo d'une Fanus d'Américus qui explore les environs
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Désoler pour la mauvais qualité de l'image...
